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mercredi, 07 janvier 2009

Et toi, c'est quoi ton petit nom?

Ça faisait longtemps que je n'avais pas étoffé cette catégorie...

En même temps je pense que je vous ai toujours pas raconté ma rencontre du 3ème type de cet été non plus...

Que de retards, que de retards!

Mais parler de "petit nom" dans ma note précédente m'a rappelé cette anecdote...

Je vous situe un peu le contexte : au Québec, on ne drague pas, à part peut-être à la sortie des bars quand tout le monde titube et peine à ne pas tomber vu la glace vive. En gros c'est rare! Menfin je me souviens que je disais ça à meilleure amie. Du coup on part faire la tournée des bars un soir de février où elle était venue me voir d'Angleterre et on termine au Saint-Sulp', une institution! Et là, paf, à peine assises qu'elle se fait draguer, et par un pur laine en prime!!! Vexant pour moi ;-) Donc j'ai expliqué le tout par le fait qu'elle soit blonde... Naturelle en plus! Je vois pas d'autres explications rationnelles...

Du coup, quand je vais en France, je trouve pas exactement déplaisant de me faire draguer gentiment... alors j'accueille ces marques d'attention avec beaucoup d'amabilité et d'affabilité! Menfin ça dépend de qui ça vient c'est sûr... Et rarement je vais au delà de la simple rencontre... ça a pas souvent donné grand chose! Ah si disons 2-3 fois à Toulon (je vous ai jamais parlé de Fantomas? Aaaaah, Fantomas!), une ou 2 à Paris... Mon grand sport c'est me faire payer des coups en fait... Ah une fois j'ai fait fort, dans la même journée, 2 oranges pressées, une à Bruxelles (et je me suis jamais faite draguer autant qu'à Bruxelles, je comprends toujours pas pourquoi?!?!?!), une à Paris, espacées par le temps nécessaire pour faire Bruxelles-Paris. Maintenant j'ai un peu honte mais G. avait été très impressionné par ma performance, tout fier de moi et presque tenté par l'invit que j'avais eue pour une soirée sur péniche le soir même! Pas sûre que mon chevalier "servant" (qui n'avait tout de même pas trop insisté quand j'avais voulu transporter moi-même mon sac à dos) aurait été ravi que je débarque accompagnée, même si G. l'aurait sans doute laissé me faire tout ce qu'il voulait!

Ça me rappelle une autre fois où j'attendais G. près des Halles et qu'en attendant je me fais draguer par un type quelconque qui veut me payer un coup, là je refuse lui disant que j'attends quelqu'un puisque c'est le cas. Il veut savoir si celui que j'attends est mon mec... Je laisse planer le doute mais je lui dis qu'il est très grand, très costaud et très mauvais (tout le contraire de G.! Enfin non il peut être très mauvais en paroles, je l'ai vu à l'oeuvre!)! La tête!!! Mais, courageux (ou désespéré) (ou en manque total), il a attendu avec moi et n'a pas demandé son reste une fois G. arrivé. Vu qu'on avait du se sauter dans les bras l'un de l'autre, je peux comprendre la confusion du pauv' jeune homme! G encore trouvait fantastique que je ne l'attende jamais seule (à Paris, parce qu'à Montréal, je peux toujours sécher avant de me faire draguer comme je l'ai déjà dit, à part par un maudit français peut-être... sauf que je pogne pas trop avec le maudit français de base!) mais bon j'ai rien contre quelqu'un qui me fasse la conversation (même si c'est pas transcendant) (et que je n'ai pas un super bouquin à lire)...

Donc une fois dans le métro, près du Printemps, dans mon jeune temps, quand j'étais jeune, belle et fraiche comme une rose, je dirais il y a une dizaine d'années à vue de nez, il me semble qu'un type me pose une question donc je m'arrête.

Ah oui faut aussi que je vous dise, si je ne l'ai pas déjà fait, c'est que je promène avec un point d'interrogation au dessus de la tête, qui fait que tous les gens qui cherchent leur chemin, ont une question existentielle, veulent vendre quelque chose, veulent financer leur bonne cause (souvent la leur... ou pas... Voila comment j'ai donné 500 francs (soit toute ma fortune ou presque!) en 1995 pour la recherche contre le SIDA!) ou veulent convertir leur prochain à la religion nouvelle/ancienne/extra-terrestre me sautent dessus en sachant que je vais leur répondre de façon charmante et avec le sourire par dessus le marché!

Donc j'ai l'habitude qu'on m'aborde pour me demander par exemple où est la rue je sais pas quoi. Quand j'étais à Lyon, j'avais vu que je maîtrisais mon nouveau milieu de vie, quand on m'avait demandé où était la rue Condorcet et que je le savais (car j'avais foutu en l'air mes chaussures adorées dessus grâce aux travaux du tramway qui a été inauguré 3 mois après mon départ, argh! Je n'en aurais eu que les inconvénients!!!). On me pose aussi la question en italien près de chez mes parents (pourquoi est-ce qu'on ne me prend pour Monica Belluci dans la foulée ça je pige pas?) ou en allemand en Allemagne! Oui je sais où est le Dom, mais faut suivre les gestes parce que je suis incapable de transcrire en paroles la marche à suivre, ou alors je ne comprends qu'après le départ de l'interrogateur que oui c'est la rue EinsZweiDrei et que oui je sais comment y aller! Ou encore quand un type me saute dessus avec son chien de façon fort enthousiaste en me baratinant à mort alors que je dis "ich spreche pas germain" alors il conclut d'une dernière pique dans laquelle je ne comprends que l'essentiel : que je suis wunderschön (cherchez dans votre dico, ma modestie m'en empêche!) (edit de 2 mois plus tard : au diable la modestie!)... Dommage juste que le type en question soit tout petit et moche... Je préférais le chien en fait!

Donc, dans 80% des cas, quelqu'un qui n'aura pas l'air trop désagréable pourra me poser une question et je décarcasserai pour l'aider (sauf si comme une fois la question c'est "Tu viens à l'hotel avec moi pour une "p'tite vite"?", je dois être vieux jeu mais je n'ai pas été super réceptive, pour moi les préliminaires ça inclut aussi de demander à l'autre comme il s'appelle (quitte à l'oublier dans la foulée)).

Alors maintenant revenons-en à il y a 10 ans! Je descends l'escalier pour prendre le métro "Havre-Caumartin" quand j'entends un truc hésitant du genre "Excusez-moi mademoiselle" (quoique maintenant un type me dit "mademoiselle" et je lui roule une pelle dans la foulée... Faut dire qu'en ce moment j'en roulerais à n'importe qui avec un minimum d'hygiène dentaire et que le "Mademoiselle" vient en supplément orgasmique (et après les hommes se plaignent que nous les femmes nous sommes difficiles à satisfaire! qu'est-ce que j'entendais dans la pièce tiré de "les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus", que nous sommes comme des fours, qu'il faut préchauffer longuement, sympa et glamour, la comparaison!)), bref j'entends la voix hésitante, du coup je me retourne, probablement le sourire du ravi accroché au visage, pour voir un beau jeune homme, dans le genre gavroche monté en graine, pas mal quoi, qui me dévisage. Tout de suite (mon coeur fond et) je fais une brillante répartie dans le genre : Oui, c'est pourquoi? Et là sans transition, il me dit "C'est quoi ton petit nom?". O horreur, (il ose me tutoyer sans plus de cérémonie) (non sans blague, je vis au Québec, ça me fait bizarre de vouvoyer quelqu'un de mon âge...) ce "petit nom" désuet et ridicule me fait euh... disons qu'il interrompt mon cycle de préchauffage tout net. Et puis non, mon nom n'est pas "petit" ou riquiqui, nan mais oh!!!

Bon là je réalise que je ne suis pas très cohérente, dans le paragraphe qui précédait je dis qu'avant toute chose j'aime bien qu'on me demande mon nom, et dans le suivant, on me le demande et je ne suis toujours pas contente! En fait je vous l'avais bien (!!!) caché jusque là mais je suis très chiante... et je sais pas ce que je veux (mais ça c'est pas nouveau puisque ça fait même partie de mes résolutions...)...

Tout de même, j'ai réprimé mon haut-le-coeur et je suis passée outre le "petit nom" (en pensant à comment raconter notre rencontre à nos futurs enfants) (ou pas, je n'avais pas encore vu "How i met your mother" à cette époque) et j'ai accordé une deuxième chance de me séduire au freluquet (qui devait bien avoir 4-5 ans de plus que moi... ce qui ne le qualifiait pas d'emblée de vieux crouton selon mes critères) qui me propose d'aller prendre un verre. Fidèle à mes habitudes, je dis pas non! Bref on y va et là, paf! Je me dis que j'aurais du me fier à mes instincts primaires car le "jeune" homme aux manières de p'tit vieux commence à me fliquer sur ma vie, mon oeuvre (10 ans plus tard je lui aurais donné l'adresse d'ici, ça ça aurait été classe!), avec des remarques subtiles du genre je suis la femme de sa vie et nous ne devons plus nous quitter.

Oh la la, mon gars, non mais c'est vrai quoi tu es joli à croquer, je l'admets, j'ai même eu une faiblesse passagère au premier regard (quoique lui m'avait visiblement repérée mais moi pas du tout... À mettre sur le compte de ma myopie réfractaire aux lunettes et aux lentilles?), sauf que bon je suis indépendante, moi môssieur, je fais ce que je veux de mes 10 doigts et j'aime pas qu'on me dise quoi faire hors certains contextes bien précis que je ne pouvais plus du tout envisager à ce point là des choses...

Bref je sais plus trop comment je m'en suis dépatouillée, tout ce que je me rappelle c'est que ce ne fut pas une mince affaire et que béni soit le temps où les portables et autres outils pour être rejoignables en tout temps partout dans le monde n'existaient pas ou peu car je pouvais sortir l'excuse de "Non je peux pas te donner mon numéro, vois-tu je suis en visite dans ma famille et je ne connais pas leur numéro par coeur alors donne-moi le tien et basta", avec basta signifiant, direct à la poubelle dans ce cas là... à moins que le dit numéro soit donné sur un support original, auquel cas il intègrera peut-être ma collection perso, et sache que la boite d'allumettes, pour pratique qu'elle soit (et satisfaisant mes tendances pyromaniaques qui font que j'ai toujours préféré le batonnet de bois à celui de nicotine... Aaaaaaaah l'odeur du souffre, quel délice! Et non je n'ai pas des pieds de boucs ni une queue bien cachée...), a été moultes fois pratiquée et ne figurera donc dans mon best of que si elle a une "twist" des plus surprenantes, sinon je n'en garderai que... les allumettes (pour sniffer le souffre, pas pour allumer ma clope (mais j'allume volontiers les autres!), si vous m'avez bien suivie) (quoiqu'à cette époque je crapotais pour faire genre! Qué gourde!!!)... Mais merci pour le pot!

Comme je n'ai aucun souvenir de la suite des choses, j'en déduis que le numéro de l'infortuné a fini à la poubelle ou en boule de papier infâme dans le fond d'une machine à laver et qu'il a certainement trouvé une ou 2 autres victimes à se mettre sous la dent depuis, moi j'ai la peau trop dure!

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Wow! Conceptuel! Tout ça me rappelle cette chanson de Jean-Louis Foulquier, "Tout ce qui est dégueulasse porte un joli nom" :

Amoco Cadiz, amanite, Sahel,
Chrysanthème, canine, morsure, varicelle,
Mygale, tarentule, épine, porte-avions,
Tout ce qu'est dégueulasse porte un joli nom.

Fourmilière, aiguille, acide et calice,
Le Chemin des Dames, cercueil, cicatrice,
Cyclone, ouragan, camisole, typhon,
Tout ce qu'est dégueulasse porte un joli nom.

Amygdales, pavot, vérole, aspirine,
Ecchymose, ortie, sanglot, carabine,
Carmélite, javel, les trois petits cochons,
Tout ce qu'est dégueulasse porte un joli nom.

Guillotine, cirrhose, nuit blanche, la schtroumpfette,  (la schtroumphette est dégueulasse? Parce qu'elle fait courir 99 schtroumpfs?)
Mirador, Stazzi, syphon, baïonnette,
Fleury Mérogis, la rue Lauriston,
Tout ce qu'est dégueulasse porte un joli nom.

Camora, Pepelone, cyanure, mafioso,  (Camorra, oui j'trouve ça joli mais il n'y a qu'à aller voir Gomorra pour être moins emballée)
Tien an men, amen, rasoir et ciseaux,
Hostie, Vatican, Jean-Marie, Bruno,
Tout ce qu'est dégueulasse porte un joli nom.

Picador, arène, dollar et sébile,
Ouragan, menottes, acide, Tchernobyl,
Atome et neutron, neurone et citron,
Tout ce qu'est dégueulasse porte un joli nom,
Tout ce qu'est dégueulasse porte un joli nom.

Et toi... c'est quoi ton petit nom? (Au secours!!!!!!!!!!!!)