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jeudi, 06 mars 2008

Où nous allons parler des joies du verglas

Avertissement : cette note a été écrite il y a 3 jours soit avant la tempête du 5 mars qui m'a mise sur les rotules et coupé toute inspiration, elle ne reflète donc pas du tout mon état d'esprit actuel...

Aujourd'hui doit y avoir du verglas!!! Cool parce que d'un ça veut dire qu'il fera pas trop froid, parce que là les moins de -20 de la semaine dernière à Printemps -3 semaines ça commence à bien faire je trouve, pas vous? Aussitôt dit, aussitôt vérifié, car on est jamais à l'abri d'un phénomène météo bizarre et inédit... C'est drôle d'ailleurs car ce genre de phénomène semble toujours aller dans le sens du pire quand on y pense, ben non ça serait pas drôle par exemple de voir les tulipes à Ottawa sortir en janvier plutôt qu'en mai (si je dis pas de bêtise)... Vaut mieux du glacial au mois de mai (ou pire au mois de juin alors que des tous mes amis je suis la seule stratégiquement placée pour pouvoir fêter mon anniversaire sur une des premières terrasses de l'été), c'est beaucoup plus pittoresque, en plus après ça on peut dire "j'y étais" ce qui sous-entend bien sûr "j'ai survécu!" malgré les éléments et là, je sais pas pour vous mais on ne peut que s'incliner devant un tel courage!

 Par exemple, la tempête de verglas d'une semaine début 1998, oui oui celle là même qui a mis le Québec au coeur de l'actualité mondiale (1ère fois depuis le référendum de 1995, même qu'une fille que je connaissais à l'université avait été interviewé aux infos de France 2, la classe, si ce n'est qu'elle votait pas du bon bord, maudite fédéraliste, faut dire que "mon" bord n'était pas très représenté dans cette antre du savoir et du pouvoir anglophone, à 2 pas du site de la manif du Canada pour dire "Québec, ne nous quitte pas, on t'aime", et que toute mon équipe de flagball se réjouissait que notre uniforme soit rouge couleur par excellence du fédéralisme (ben oui l'érable il rougit, il bleuit pas malgré le froid), bon fin de la parenthèse séparatiste, je sais pas si bien dire!). Donc janvier 1998 la moitié du Québec est dans le noir et moi la première sauf qu'au début je m'en fous je suis encore chez mes parents pour les vacances. J'ai aussi l'heureuse locataire de mon premier appart avec ex-coloc, ben oui on eu 2 apparts ensemble, menfin le premier il compte pas vu que ça a duré 4-5 mois pour culminer avec un déménagement dans la neige jusqu'au cou le jour de la saint-Val, pas fait mieux depuis je dois dire!

Bon ce cas là de verglas était un peu extrême, mais j'étais quand même allée à Ikea à pied à perpète les oies avec une copine qui emmenageait elle aussi dans son premier appart (mais moi prems, héhéhé), ce fut épique mais au moins on a pas été dérangée par la foule, ce qui n'est point coutume dans le royaume du meuble jaune et bleu, vous en conviendrez!

Je vous passe le récit de cette tempête, il y a moultes littératures à ce sujet! Vous pouvez aller voir ici pour des belles photos (ou faites une recherche google "tempete de verglas" +1998, vous m'en donnerez des nouvelles!)... Oui parce qu'on était revenu à l'âge de pierre (et encore là internet n'existait pas encore vraiment, maintenant je meurs si je peux pas vérifier mes emails pendant 3 jours!!!) mais en compensation les paysages étaientmagnifiques (quoique pauvres arbres tout tordus sous le poids de la glace, il y en a pas mal qui s'en sont pas remis), je me remettrai jamais d'avoir vu le centre-ville tout noir, oubliée la pollution lumineuse, ça devait faire bizarre de pas voir une grosse boule orange à l'horizon en arrivant des États, le noir de chez noir (Noir c'est noir il n'y a plus d'espoaaaaar! Argh il y a un video de moi en train de chanter "black is black" au germain, à ne pas mettre entre toutes les mains, surtout celles aux oreilles sensibles! En plus je suis maso mais c'est moi qui me suis enregistrée en le filmant lui, comme ça si je coupe ma bande son au moins je peux me rincer l'oeil!), je pense qu'on ne voit ça qu'une fois dans sa vie, hors temps de guerre peut-être, ce que je ne nous souhaite pas (à vous non plus d'ailleurs).

Je me rappelle juste que pendant les 3 jours que la panne a duré chez mes parents, il faisait moins de 5 degrés le dernier jour (mais plus que zéro vu que l'eau gelait pas! Je vous avoue q, rarement porté autant de vêtements pour dormir (tout le monde ne pouvait pas en dire autant puisqu'on parle d'un mini-babyboom 9 mois plus tard, les veinards (enfin j'envie pas forcément pour le fruit de leur union, quoique tant mieux pour la démographie déficiente de Québec, oui je sais j'ai honte je ne fais pas ma part! Je ne sais pas comment se porte la démographie germaine, et vous?) mais plus l'union même parce que là j'en aurai bien eu besoin tellement j'étais transie), ça rime (si vous suivez je parlais de tard et veinards hein)!!!). Et on dit que le froid endort? que nenni, pas moyen de fermer l'oeil tellement j'avais froid malgré de multiples épaisseurs, donc je passais le temps en écoutant la radio (à piles) avec des gens qui appelaient pour raconter leurs malheurs, quand même une fois une dame qui avait l'Air vraiment gelée (je parle de froid là, pas de mauvais esprit), du coup l'animatrice a fait appeler les secours et apparemment qu'elle était pas loin d'y passer la pauvre dame! Bref j'écoutais ceci, en me disant quand même ça pourrait être pire quand la lumière fût soudainement! Ouf! J'ai réveillé tout le monde en fanfare, mis le chauffage à fond pour faire dégeler un peu (on savait pas si le retour à la civilisation et ses douceurs était définitif ou pas, il y avait déjà une accalmie d'une heure ou 2). Par contre à mon appart on a pas eu d'électricité pendant 3 semaines, probablement on a été les derniers à Montréal a être rebranchés! Tout ça pour apprendre que le chauffage à l'eau avait été mal drainé et que tout avait pété, argh! et le proprio peut presser de faire réparer, d'où le déménagement en février, re-argh!

Mais le verglas c'est l'occasion aussi de se défouler, enfin si on ne s'est pas lamentablement étalée de tout son long au préalable bien sûr, le tout en déglaçant sa voiture. Il convient ici d'étudier 2 cas de figure : numéro 1, verglas sur neige sur pare-brise ou numéro 2, verglas sur pare-brise (ie. sans intermédiaire) car la quantité d'huile de coude requise ne sera pas la même bien que directement proportionnelle à la satisfaction immense qui vous étreindra par la suite (et à la fatigue qui vous accablera une fois la satisfaction passée mais nous ne bouderons pas notre plaisir cette fois-ci, tenez-vous le pour dit, attention je vais peut-être rendre hommage à l'acide lactique un de ces 4)

  1. Verglas sur neige sur pare-brise : ce cas de figure procure une joie quasi-instantanée qui confine à l'orgasme (quoique ce dernier est rarement instantané dans mon cas alors on se console comme on peut), en effet il suffit d'attaquer au grattoir la couche durcie pour après pouvoir faire sauter le reste... Bref sur le moment c'est trop bon mais ça passe vite, on a pas trop l'impression de mériter, quoi! Mais c'est appréciable si on est pressé!
  2. Verglas sur pare-brise : attention va falloir bosser dur avant d'atteindre l'extase... surtout quand la couche de verglas s'approche du centimètre d'épaisseur tout de même. Tout d'abord il est recommandé de faire démarrer son bolide pour donner un coup de main au dégivrage, quoique les puristes préfèrent faire tout eux-mêmes, les aides extérieures étant perçues comme atténuant quelque peu les sensations du moment fatidique... à vous de voir si vous êtes dans la catégorie pro ou amateur, il n'y a pas de honte! Perso, moi ça dépend beaucoup du programme qui suit... en effet parfois on est pressé que voulez-vous même s'il est préférable de prendre son temps dans ces choses là... Bref dans ce cas il faut patiemment écorcher la glace de la pointe du grattoir, la patience est essentielle parce que faudrait pas écorcher le pare-brise au passage. Alors au début c'est un peu frustrant car la couche de glace ne montre aucune trace de faiblesse alors qu'en général à un rythme soutenu les bras eux fatiguent mais l'important est d'observer la moindre fissure à exploiter et jouer à chat avec elle pour faire monter la sauce. À un moment donné, le verglas craque un peu et on sent le vernis s'effriter, on peut dessiner des sillons qui partent de la fissure originelle tout en restant attentif au mouvement des plaques tectoniques. Quand tout commence à bouger, il est possible d'attaquer franco avec la tranche du grattoir et là on peut commencer à chanter l'hymne à la joie ou tout autre chant qui permet d'exulter, corps et âme, en faisant gicler les copeaux de glace dans tous les sens à la Edward Scissorhands (ah un de mes films fétiches que j'ai acheté en dvd il y a peu) sculptant un glaçon sous les flocon de neige, du coup on reprend des forces permettant de fignoler l'ouvrage pour faire durer le tout 10 bonnes minutes quand même! On peut aussi alterner, on commence par le pare-brise, puis la lunette arrière, la fenetre du passager, celle derrière le conducteur avant de revenir au pare-brise parachever son oeuvre, vous laissez libre cours à votre inspiration toujours mieux qu'un menu prédigéré et connu d'avance, non? Les dernières traces de glace envolées on se prend à rêver à la prochaine tempête mais il ne faut pas être trop gourmand non plus...

Bref, essayez, vous m'en donnerez des nouvelles!

10:55 Publié dans Flashbacks, Mon pays c'est l'hiver??? | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : verglas, hiver, neige, tempête, edward scissorhands | |