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vendredi, 29 février 2008

Ce soir, j’ai vu « L’audition »...

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La version québécoise de l'affiche

L’audition est un film québécois, écrit, réalisé et interprété par Luc Picard. Au Québec ce film est sorti à l’automne 2005 (déjà!) mais je ne l’ai vu que ce soir. Par contre je l’ai ramené en Germanie à ma sœur comme cadeau de Noël et elle m’avait dit récemment l’Avoir enfin regardé et beaucoup aimé. J’avais acheté le dvd sur recommandation du québécois de la saga, tiens tiens, enfin non plutôt il avait approuvé mon choix! Et puis j’Ai vu que ça sortait en France il n’y a pas longtemps, bref voici un peu de pub.

J’ai bien aimé, pas adoré mais pas loin, en fait certains aspects sont maladroits, même lourdauds, un peu trop soulignés à gros traits ou cousus de fil blanc, mais pour un premier film, ça laisse envisager un potentiel non négligeable. Luc Picard a fait beaucoup de théâtre (aaaah dans « Juste la fin du monde », j’adore ce titre, de Jean-Luc Lagarce, grand moment), de cinéma et de séries télé à succès (Omerta, qui l’a révélé au grand public, et l’Ombre de l’épervier, qui l’a consacré et a en plus déclenché un débat sanglant sur la place de l’homme dans la société matriarchale du Québec, mais ça ce sera pour un autre sujet), un acteur complet, assez torturé mais toujours convaincant.

Bref l’audition raconte l’histoire d’un homme qui est collecteur pour des gens pas très bien (qu’on peut supposer vaguement mafieux mais on en sait pas plus), c’est-à-dire qu’il casse la gueule des gens qui ne font pas ce qu’ils doivent, comme payer leurs dettes. Par contre, Louis fait sa job sans satisfaction et aspire à autre chose. Sa cousine lui déniche une audition pour un rôle important mais à condition qu’il se fasse coacher par Philippe, joué par Denis Bernard, très sympathique en acteur vedette de télé essayant de comprendre le phénomène devant qu’il doit guider dans la recherche du ton juste. L’audition consiste en un monologue d’un père qui enregistre une vidéo pour son petit garçon qu’il ne verra jamais grandir et dans la recherche du rôle, Louis se pose des questions sur la paternité alors que sa « blonde » (jouée par Suzanne Clément, excellente, lumineuse) vient d’apprendre qu’elle est enceinte mais ne veut pas lui annoncer car elle ne pense pas pouvoir élever son enfant dans le milieu du crime… Bref chacun progresse dans ses réfléxions jusqu’à une conclusion inéluctable qui s’étire un peu trop mais la toute fin, tragique et déchirante mais bouclant la boucle, m’a arrachée une larme tout de même. Quelques scènes d’anthologie comme le tabassage « humanitaire » d’un client à collecter par Louis et son acolyte (joué par Alexis Martin, un peu toujours trop dans le même genre caricatural du brave type un peu décalé) compense pour un sentimentalisme un peu cucul parfois trop appuyé à mon goût.

Je ne veux pas trop en révéler mais au final on passe 1h50 (dont j’aurai retranché 10-15 minutes) de façon agréable, touchante, amusante parfois, avec de super comédiens. Il manque juste un petit quelque chose pour faire un film marquant, mais pour un début c’est prometteur et dans le rôle de l’homme orchestre, Luc Picard frappe un grand coup…

À noter aussi la chanson principale (et le reste de la musique aussi mais c'est moins marquant) par Daniel Bélanger (plein d'extraits ici si vous voulez fouiller un peu sous son nom, j'adore pas son dernier album mais les autres, des classiques pour moi! Des chansons comme Le bonheur, Imparfait, Rêver mieux, Le printemps etc.), auteur compositeur interprète génial (à voir et revoir sur scène!)