mercredi, 12 mars 2008
Ce soir, j'ai vu... Interview
Interview est un film de Steve Buscemi avec lui-même et Sienna Miller. Si j'ai bien compris, il s'Agit d'un remake d'un film de Theo van Gogh (oui il y a un lien avec Vincent du même nom) qui s'est fait assassiné de façon particulièrement atroce en 2004 aux Pays-Bas par un militant islamiste en raison de ses positions publiques sur l'Islam... Il a d'ailleurs fait un court-métrage sur la soumission des femmes dans les pays islamiques avec Ayaan Hirsi Ali, alors députée néerlandaise mais recueuillie il y a peu en France, ce qui leur a valu pas mal de menaces et probablement son meurtre quelques mois plus tard.
Tout ceci est plus ou moins connu vu le bruit que l'assassinat fit à l'époque. Ce que je ne savais pas c'est que Theo van Gogh avait réalisé autant de films! Et donc que Steve Buscemi, acteur fétiche des frères Cohen (aaaah dans Fargo) et de Tarantino (mais j'Ai pas vu Reservoir Dogs, je peux pas en dire plus), reprend un scenario de Theo (on parle même d'une trilogie Theo???), lui dédicacant son film d'Ailleurs 2 fois plutôt qu'une, par écrit au début du générique et avec la signature d'un autographe à un certain Theodore mais Theo ça ira aussi.
Interview est un duel d'acteurs cruel, un jeu de chat et de la souris où la souris n'est pas toujours celle qu'on pense. En gros, un journaliste politique avéré est pris pour interviewer la vedette de l'heure de la série étatsunienne cucul du moment et de "slasher movies" typiques caractéristisés plus par les poitrines siliconées que les litres d'hémoglobine semble-t-il. ALors que l'interview part d'un mauvais pied, le journaliste n'est pas content d'être là alors qu'il loupe un méga scandale à Washington (hmmmmmmmm écho avec l'actualité de ces derniers jours?), il n'est pas préparé et le montre de façon peu aimable alors que la vedette, en bonne vedette, arrive une heure en retard alors qu'elle habite à 2 pas. Bref ça tourne court mais des circonstances un peu brutales vont faire que les 2 se retrouvent en tête à tête chez la belle Katja. S'ensuit une joute assez perverse où chacun essaie d'utiliser les faiblesses de l'autre, le tout sur un scénario efficace qui brise la monotonie du huis-clos (quoi qu'un huis clos dans un immense loft comme ça c'Est quand vous voulez avec moi) entre confessions, discussion sur les métiers d'acteur et de journaliste, sur la célébrité, sur l'art, alcool à gogo, cigarettes allumées avec classe, lignes de coke, tension sexuelle et j'en passe! Le tout avec une chute intense qui sans être spectaculaire, on sort à peine du huis clos, est drôlement habile et nous pose à nous demander qui dit vrai qui dit faux???
La mise en scène est assez classique mais juste assez appuyée et surtout très efficace, jouant avec art des codes du huis clos dont on ne sens pas les limites, Steve a bien appris de ses amis réalisateurs et l'interprétation est impeccable! STeve Buscemi est juste comme d'habitude mais Sienna Miller que je n'adore pas du tout pourtant (la première et dernière fois que je l'avais vue c'était dans Stardust où elle joue à la petite gourde opportuniste avec assez de talent) est assez épatante dans le rôle de la pauvre petite star riche, malheureuse et assez imprévisible!
À voir!
12:29 Publié dans Cinoche, dévédés zet télé | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : interview, steve buscemi, sienna miller, theo van gogh, huis clos, film, cinéma | |