Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 15 septembre 2009

De l'art et la manière de l'ovation debout*, selon les cultures

Bon, avant, faut que je vous dise que je suis actuellement en train de m'empiffrer de fraises du Québec trop trop bonnes! Probablement les dernières de la saison, ça vaut donc le coup d'être souligné!

Faudra que je vous reparle de l'odeur bizarre qu'il y a chez moi depuis hier aussi...

Mais bon sinon...

-------------------

* Ovation debout = standing ovation (prononcé standiguovassion et non stendingovéchon) (tout est question d'accent)

Je propose le décodage vu que F., seul maudit français non québécisé que j'ai à portée (virtuelle, je vous rassure), n'avait pas l'air de piger le concept en version française pourtant...

Définition : quand tu te lèves pour applaudir ou acclamer en général après un trèèèèèèès bon spectakeul ou encore un discours particulièrement inspirant. (sauf quand c'est ceux qui applaudissent Limbaugh, rien à faire ici, vous pouvez fermer la porte en sortant)

(oh et puis cette note, ça fait longtemps qu'elle me "démange", presque depuis les débuts de ce blog, bon ça date pas tant que ça, mais à chaque fois que je vais voir un truc, je me dis "faut que je l'écrive!!!".

Pour moi le truc de l'ovation debout vient d'un sentiment qui prend aux tripes, remplit le coeur de joie, d'émotion, de beauté, avec la volonté de faire durer un instant de grâce à tout jamais ou en tout cas le plus longtemps possible... En général, j'applaudis à tout rompre, je pousse des cris hystériques, je siffle (mais ça c'est inaudible, même les chiens m'entendent pas quand je siffle, je fais pas des ultrasons, je fais le contraire, mais je sais pas comment ça s'appelle) (encore que ça s'améliore, je siiffle tout le temps maintenant, comme un pinson, enfin un pinson aphone, sauf que je fais même des airs, ok pas des airs connus, enfin à la base si, mais personne reconnait, les gens n'ont pas de culture! Et encore moins d'imagination (ça c'est beaucoup plus triste!)...), et puis là j'en peux plus, j'ai mal au bras, je suis aphone (et pas que du sifflet), il faut que je me manifeste autrement. Ah tiens mais je peux me mettre de bout. Lève-toi et marche, c'est pas juste bon pour Lazare. Ok, marcher c'est pas évident comme pendant Franz Ferdinand... mais bref vous voyez l'idée. POur moi, c'est quelque chose d'irrépressible synonyme d'0rgasme culturel ou musical (dans les autres types, c'est étrange mais je ne sens pas nécessairement le besoin de me lever, ou d'applaudir (encore qu'avec le sudiste, ça m'a tentée à un certain moment... Faut les encourager, non?).

Le plus fort que j'ai eu ces derniers temps, c'était ça! Trop trop bien, j'ai été la prems à me lever, j'en pouvais plus alors que, d'hab, par timidité, j'entends que quelqu'un se lance, mais là personne bougeait, trop frustrant, j'ai bondi et je ne fus pas très suivie (pour une fois) (j'en déduis que l'Usine C est beaucoup trop vaste et que les gens peuvent remettre leur manteau même en position assise), bande de crétins! En tout cas, j'espère sincèrement que je pourrai un jour revoir ça... je pense qu'en plus, je ne vivrai pas l'expérience du tout de la même manière vu ce qui s'est passé entretemps.

Ce besoin irrépressible n'est pas systématique, loin de là. J'Ai vu des tonnes de pièces de théâtre, de shows divers, que j'ai beaucoup aimés mais pour lesquels ben applaudir à tout rompre semblait tout à fait suffisant.

C'est là qu'intervient la dimension culturelle du titre. Je parle là de cultures avec un petit c, attention!

Notamment d'une de celle que je connais le mieux. La locale. La québécoise donc.

Ici, faut savoir que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, il faut encourager tout le monde pour son "beau" travail même si le dit travail est à coté de la plaque complètement. Il faut pas s'énerver (je détonne un peu sur ce point en ce moment) et il faut que tout le monde soit d'accord pendant une discussion parce que si tu tapes un peu sur la table en disant "pas d'accord", ouh la la c'est que tu es fâché(e)... Et puis, faut être gentil, encourageant, tolérant, plein de trucs en "ant" qui, comme par hasard, riment avec gnangnan! J'aime pas le gnangnanisme, vous aurez peut-être remarqué, mais je crois que le Québec déteint sur moi, j'encourage un peu trop, parfois, je me battrais! Quoique je me laisse nettement plus aller : la preuve, l'homme marié était choqué par mon traitement envers lui dans l'affaire du billet déchiré mais aussi de la bonne femme du magasin. Ouais ben je regrette, je suis restée polie mais super énervée, surtout quand cette connasse me dit qu'il faut que j'aille faire authetifier la chose dans une banque, alors que le /&*?*%/ de guichet il est dans sa boutique, elle pourrait voir à l'entretien!!! Ou au moins me dire ce que je dois faire au lieu d'émettre des banalités.

(bon bon bon, on se calme, on respire par le nez)

Comment cela se manifeste-t'il pendant une manifestation culturelle (avec un grand C ce coup ci)?

Il faut savoir que le même processus a lieu que l'événement soit grandiose ou moyen. Quand c'est vraiment pas terrible, je me souviens d'une pièce (qui souffrait beaucoup de la comparaison avec la première partie, toute autre pièce du même auteur, Lagarce, que j'adoooooooore!) dans une petite salle, où les gens se levaient sans discrétion aucune pour se casser! Alors là je proteste, on est pas au cinoche, on est devant des vrais gens qui essaient de nous divertir, la moindre des choses c'est (de souffrir en silence) de partir discretos si c'est vraiment si insupportable. Et puis pensez à vos voisins qui eux ont décidé de rester malgré tout et se tapent un concert de bruit de fauteuils qui se replient, de gens qui chuchotent et se cassent la gueule dans l'escalier en disant que c'est mal éclairé (mais regarder la scène, bordel, c'est là que ça se passe), franchement je vous ganrantis que ça ne rehausse pas la performance d'autant plus chancelante que les comédiens voient la salle se vider et ne sont pas sourds non plus.

Bon alors ça c'est quand c'est vraimnet pas terribeul.

Mais sinon, à la fin, surtout au théâtre parce qu'à la base on est assis, les gens applaudissent avec plus ou moins d'enthousiasme, jusqu'à ce que 2-3 péquenauds, des enragés de l'encouragement pour ton beau travail, se lèvent et que la salle moutonneuse et panurgesque suive comme un seul homme (on va faire du secisme tiens) et se dresse sur ses petites papattes (oh la si je pouvais je vous collerai bien le docteur Strangelove qui retrouve l'usage de ses jambes et se réjouit de pouvoir faire dans la standing ovation à son maitre!) pour faire un accueil triomphal aux comédiens/musiciens saluants sur la scène.

Oui enfin ça c'est si le triomphe se mesure aux nombres de debouts dans la salle (surtout que quand tout le monde est debout devant toi t'es un peu obligé de te lever aussi si tu veux éviter les panoramas fessaux (pas toujours très heureux) (mais on est pas là pour ça non plus) et voir ce qui se passe sur scène, tiens, c'est vrai que tu es venue là pour ça en fait.

Du coup, TOUT LE MONDE se lève et, ce, TOUT LE TEMPS!

Alors, donc, ami(e) étranger(gère), si tu viens donner un spectacle au Québec et que personne se lève, tu as un sérieux mouron à te faire, je t'avertis et je conseille même la reconversion!

La preuve, Aznavour est venir faire ses premières armes au Québec parce que ça marchait pas chez lui, le pauvre, si, si, c'est grâce à "nous" si c'est maintenant un trésor national français (qui ne nous le rend pas toujours bien, il y a quelques années, il est venu ici chanter exclusivement en anglais, ça a fait des histoires, nous sommes un peu chatouilleux en matière de langues, ceci dit sans jeu de mots!). Vous me croyez pas pour Aznavour??? La preuve, ! (comment ça wiki c'est pas une preuve??????)

Bon trève de plaisanterie, faut savoir aussi que l'aspect "debout" de l'ovation n'a pas pour but unique d'être gentil gentil. Non, non, il y a une raison primaire beaucoup plus noire, le coté obscur du québécois somme toute, car, en fait, surtout l'hiver, on est beaucoup mieux debout pour remettre son manteau et se rapprocher sournoisement de la sortie en applaudissant.

Donc, il y a une durée règlementaire à l'ovation. Attention, le rideau final tombe, il remonte, les comédiens viennent saluer, ils courent dans les coulisses, le rideau tombe et se relève (ou alors on zappe cette étape si de rideau il n'y a point), les comédiens reviennent, 2ème salut, applaudissent qui faiblissent (tu m'étonnes, on a remis notre manteau, on crève de chaud, on veut juste sortir maintenant et si possible avant que tout le monde sorte aussi, histoire de rejoindre nos pénates prems alors on va les feinter, niark niark niark!), tombée de rideau... Si jamais le délire est total peut-être qu'on aura un 3ème salut, mais faut pas rêver, en général à ce moment là, les lumières se rallument et tu l'as dans le baba! Surtout moi qui me suis peut-être levée, non pas seulement pour éviter un paysage constitué de fessiers plus ou moins fermes mais peut-être mue par ce besoin irrépressible qui me saute parfois dessus sans crier gare! Et là, franchement il n'y a pas plus frsutrant que de sentir qu'on nous coupe l'herbe sous les pieds...

C'est encore pire dans la frustration pour les rappels dans un show. Je me souviens ma première fois avec Arcade Fire à l'église ukrainienne (salle de spectakeul super pour la chose en question) : la niçoise et moi avions réussi à réveiller l'ardeur des troupes pour en réclamer encore un peu mais paf, lumières rallumées, aaaaargh!!! et là oublie ça trop fatiguant à re-éteindre! Même chose pour Franz Ferdinand... Souvent "grâce" aux syndicats impliqués!!! Je suis pas anti-syndicat, sauf pour ça!

Bref tout ça pour dire que je compte aller m'acheter des billets pour aller voir Luchini avec ma maman la semaine prochaine, même si ça me ruine totalement (les billets les moins chers sont à 70$, sans frais de service divers à rajouter ensuite. Mais bordel, sur Admission, ils s'emmerdent pas, 10$ de frais par billet + 3.75$ chaque pour l'envoi ou le retrait en billetterie. Je vais donc me déplacer parce que ça vaut le coup d'économiser 25$, quitte à mettre 3$ dans un parcmètre pour me garer un quart d'heure dans le centre-ville tout à l'heure (pas le temps de passer chez moi et ensuite prendre le métro et faire de moi une brave éco-citoyenne car ça ferme à 18h!). Et que d'après ce que j'ai entendu ce matin, il y a matière à ovation debout!

(J'en reviens pas : Investors me veut!!! Je pige pas trop pourquoi à part qu'ils ont repéré mon cv... je vois pas ce qui leur dit chez moi que je suis la perle rare pour eux??? Ils m'ont envoyé hier un email pour m'inviter à une séance d'information et là paf, appel, et message que j'écouterai plus tard... Apperemment je suis irrésistible, c'est pas que j'en doute (quoique parfois...) mais je vois pas trop ce qui, dans mon cv ou chez moi, crie "je veux devenir conseillère en services financiers"???

-----------------------

Prochain numéro : comment la saga de mon sépartement se poursuit dans le sang.

Littéralement.

21:32 Publié dans Le Québec expliqué aux gaulois | Lien permanent | Commentaires (0) | |

Les commentaires sont fermés.