mardi, 11 janvier 2011
Méli-mélo (surtout mellow)
ÇA va être confus, plus que d'hab, zêtes prévenus!
Bon, ok, je repensais à un truc dont on discutait avec le guitariste tout à l'heure. Il me conseillait de regarder "Tout est parfait", un film québécois sorti en 2009 et qui parle pacte de suicide entre des jeunes. Il parait que c'est très bien mais le sujet m'a un peu rebutée jusque là.
J'entendais encore à la radio hier parler du sujet de l'heure, c'est à dire le traitement à la limite de la torture psychologique que subissent à l'école secondaire de jeunes homosexuels, ce qui mène à du décrochage et un taux de suicide élevé. Ce qui n'est pas peu dire vu qu'au Québec, vu qu'il y en a déjà beaucoup. Surtout des hommes. Qui ne trouvent pas ou plus leur place dans la société.
Personnellement, je connais 2 personnes qui se sont suicidées.
Une, très proche de moi. Il doit pas faire partie des statistiques. Ça c'est passé à Vancouver. Il y a longtemps déjà. En 1996. J'ai déjà dit que je me sentais, enfin, peut-être plus coupable, mais au moins partiellement responsable. Mais là n'est pas le propos. Ça change pas grand chose au résultat. 27 ans. Quel gaspillage!
L'autre c'était une fille, une voisine des jumelles brune et blonde. Venant d'une famille de tarés. On a jamais été amies, loin de là. Au mieux, on a joué au ballon chasseur ensemble si ce n'est pas l'une contre l'autre. Au pire, on était en guerre, dans des clans bien distincts. Elle était avec les bourrins. D'ailleurs elle avait le format des bourrins. Menfin. PLus tard, elle allait à Maqueguille aussi. On se croisait parfois dans le bus. On avait passé une période où on s'ignorait superbement. Mais dans le bus, on se souriait. On accusait réception l'une de l'autre quoi. Ça m'a fait un choc quand j'ai appris la nouvelle, par une des jumelles. J'ai regretté de pas lui avoir parler. Pas que ça aurait changé grand chose. Quoiqu'on sait jamais. L'autrichien avait vu une fois dans le métro une fille qu'il sentait pas dans son assiette et un peu trop près du bord du quai. Il est allé lui parler. Et ben, on saura jamais si c'était vraiment vrai mais elle lui a dit ensuite qu'elle y pensait à ce moment là. Ils sont restés en contact pendant longtemps. C'était strictement amical. J'aime à penser qu'ils sont encore en contact... L'autre fille n'a pas eu cette "chance", elle avait déjà fait une tentative à coups de médicaments. Deuxième fois réussie, elle avait pris les moyens pour, en marchant dans le tunnel vers le métro à la station McGill... Brrrrrrrrrrrrrr! Maintenant quand j'entends parler d'"accident de voyageur", je pense à elle... Quand j'entend cette chanson aussi :
J'en connais aussi 2 autres qui ont fait des tentatives... Dont un parce qu'il s'était fait méchamment larguer. Une vraie connasse, sa copine d'ailleurs. Je veux bien que parfois, faut rompre, mais il y a quand même l'art et la manière. Là, franchement, après 5 ans en couple, il me semble qu'on peut traiter les gens autrement. Même après moins de temps! Je pense pas qu'on puisse me reprocher une rupture "mauvaise" (même si c'est jamais agréable quand on a pas vu venir le truc). À part pour l'hm? Bien qu'il me semble qu'on puisse dire que c'est lui qui a pris l'initiative de la rupture non? Sinon, c'est vrai que j'ai rarement rompu de moi même, quelques fois. Après des relations courtes. À Maqueguille, quoi. Entre ze first et l'hdmv. Si ça dépassait les 2 semaines, c'est bien le max. Un mois peut-être. Gros max. Mais comme j'aimais pas faire, je m'arrangeais pour faire faire par mon "partenaire". Ce qui fait que je prenais très bien les choses.
C'est "drôle" parce qu'après bfc, quelques personnes se sont faits du souci pour moi de ce coté là. La frangine, à distance. Ma mère, surtout à cause de la frangine. Le guitariste, beaucoup. Une autre copine, un peu. Les autres, je leur en avais pas vraiment parlé parce que je pouvais pas ne pas pleurer et qu'à la longue, ça devient chiant de pleurer en public sur le même sujet. Et, en plus, c'est con mais je me sentais ridicule vu le contexte. Même la niçoise n'a pas eu droit à la totale (Mais c'est pas parce que je me sentais ridicule avec elle... De toute façon, on avait passé ce cap depuis longtemps, j'ai consolé en même temps la niçoise et la frangine (en me tapant des engueulades parmi les pires avec cette dernière, c'était presque reposant avec la niçoise du coup), que de larmes, téléphoniques ou pas.) (la niçoise me trouvait assez insensible, jusqu'à bfc). Enfin pas sur le coup. Seulement à partir du moment où je pouvais en parler avec la voix tremblante et les yeux plein d'eau, sans plus. Quoique sur la durée en général ça finit en chutes Victoria. Très franchement, il y a eut un moment où j'étais très très mal, les 3-4 premiers mois, suivi de plusieurs rechutes (que je pige plus ou moins) mais ça ne m'a vraiment jamais effleuré l'esprit. À ce moment là, ou à un autre. Même si ex-collègue qui pouvait être mon père me demandait si je n'avais jamais regardé un poteau sur la route, en rêvant foncer dessus et tout arrêter là. Des plans pour finir en fauteuil roulant! Alors non, j'y ai jamais pensé!!! Si je dois être absolument franche, je dois dire qu'une seule fois, j'ai pensé à la chose, pas du point de vue de moi, genre en finir avec tout ça, mais de celui de l'autre, en me disant qu'il aurait ça sur la conscience alors que rien ne le faisait réagir. Et quand bien même, tu parles d'une méga consolation pour moi...
En tout cas, pour le sujet de l'heure, je trouve ça vraiment triste! J'avais la chance d'être grande donc on s'attaquait pas à moi à l'école. J'avais l'habitude des guerres de mon enfance, ils auraient pas été déçu sinon. Et, j'avais beau être timide (bien plus que maintenant) à l'époque, j'ai toujours eu l'injustice en horreur. Et je suis toujours intervenue quand j'ai vu des situations où quelqu'un se faisait enquiquiner à l'école. Ma copine Nath de l'époque par exemple. Je l'ai rencontrée en 3ème. Elle avait redoublé. Elle connaissait personne de notre année. Moi non plus parce que j'étais nouvelle. Et timide. Elle aussi. Par contre, moi je me suis retrouvée avec un groupe de filles, des filles assez "cool" en plus. Elles étaient 3, 2 qui étaient "meilleures amies", la 3ème un peu spéciale (ma grande déception quand j'ai appris que ses yeux verts hallucinants étaient le résultat de verres de contact). J'ai déjà parlé de la chose. On a même réussi à larguer un de nos délégués de classe, je sais même plus pourquoi, genre il faisait pas bien son boulot. Il y avait un truc personnel pour une des 3, ça peut juste être ça. Probablement, une petite histoire de coeur, on en revient toujours là, c'est déprimant! Je suis pas fière du renvoi. C'était cheap. Ça a pas du être drôle pour le type en question. J'ose même pas lui demander d'être mon ami sur FB d'ailleurs ;-)
C'est avec elles que je suis allée pour la première fois au cinoche toute seule (je me demande bien à quel cinoche vu qu'on était dans Outremont et que je me rappelle qu'on y était allées à pied), même chose pour le resto, même chose pour le film de vampires, même chose pour le dormir chez une copine (parce que les miennes hors école habitaient à 3 pas, ça manquait d'intérêt). Même chose pour le largage en beauté par un groupe de filles. Qui, du jour au lendemain, ne m'ont plus parlé. Chose que sur le coup, je n'ai pas bien vécue, j'avoue. Mais je m'en suis remise. Ça a pas du être drôle pour mes parents par contre, vu que j'étais en pleine crise d'adolescence et que ca n'a rien arrangé. Mais ça a vite passé, ouf, pour eux... Sauf que quand, en cours de gym (pas ma grande spécialité) (sauf en basket), les filles essayaient d'exclure Nath sous prétexte qu'elle sentait mauvais (n'importe quoi of course), je suis intervenue. Et je l'ai prise dans mon équipe. Après ça, on a été très copines jusqu'en 1ère, même si on a jamais plus été dans la même classe. Et c'est par elle que j'ai rencontré meilleure amie en 1ère. Comme cette dernière et moi étions dans la même classe en Terminale (le bonheur total, enfin, à part le bac) (oh et c'est là que j'ai rencontré p0l!), mais pas Nath, on s'est progressivement éloignée. Maintenant on est en contact sur LinkedIn, mais on a pas échangé un mot depuis, je dirais, 92-93.
Sans aller jusqu'à une relative amitié, j'ai souvent pris des gens sous mon aile. Bon gré, mal gré ;-) Je me souviens du stagiaire maudit français (smf) en 1999. J'en avais moi même une stagiaire (une autre) (une maudite francaise elle aussi) avec qui je m'entendais très bien (mais dont le copain était un sale con anti-québécois (à se demander ce qu'il foutait ici) dans le lard duquel je me suis retenue de rentrer à cause de ma stagiaire (pas celle de l'été dernier)). Qui a fait une maîtrise dans un certain sujet grâce à moi. On allait manger ensemble à midi. Mais le smf restait dans son bureau. Alors j'ai pris sur moi de l'inviter à venir avec nous quand je le voyais dans son coin. Il a finalement accepté une fois, tellement j'insistais. Mais j'ai pas arrêté de saigner du nez pendant tout le repas. J'étais allergique vous croyez? Après j'ai été hyper vexée (5 minutes) en apprenant qu'il faisait des tas de trucs avec la stagiaire et d'autres. Je l'ai laissé tranquille dans son coin après ça, et toc ;-) Il devait pas m'aimer. Je l'adorais pas spécialement non plus. J'aimais juste pas qu'il reste en rade dans son coin, abandonné. J'ai fait avec lui ce que j'aurais aimé qu'on fasse avec moi, dans les mêmes circonstances.
Donc, quand j'entends que des jeunes vivent un enfer réel parce qu'on les traite de "fif" "tapette" ou autre gentillesse du même genre, au point de vouloir en finir ou de gâcher des aptitudes, mon sang ne fait qu'un tour. Je peux dire que je n'ai jamais utilisé ces termes pour qualifier qui que ce soit. Mais que, depuis que G. m'a fait son coming-out, j'y suis encore plus sensible. D'ailleurs, la frangine disait tout le temps je sais plus quel terme du genre, ça l'énervait parce que je le lui reprochais régulièrement. Là où je tombe des nues, c'est que les profs refusent d'intervenir, de peur d'être qualifiés des mêmes termes. Si les profs ne disent rien, qui s'interposera??? Quelle lâcheté...
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Note écrite en avril 2010 et non publiée je ne sais pour quelle raison...
Mais j'ai envie de rajouter un truc! Je n'aime pas la mise à l'écart d'individus pour ce qu'ils sont ou ne sont pas. Tu peux cliquer plus ou moins avec quelqu'un, c'est sûr. Mais je pense pouvoir dire que je n'ai jamais laissé qui que ce soit sur le banc quand je le pouvais. Je suis pas parfaite non plus. Par exemple, dans le cas, de ce type dans mon groupe de sorties. Il organise plein de trucs et personne y va jamais ou presque (mais bon il "réserve" des sorties pour l'année prochaine, là, faut pas pousser mémé!). Et tout le monde lui casse du sucre sur le dos. Alors qu'il est gentil à la base. Bon il veut trop (je pense aussi qu'il a du mal à passer étant une armoire à glace fin quarantaine, ce serait une fille jeunette, je pense que les gens s'inscriraient plus, c'est injuste mais c'est comme ca...). Mais depuis que j'ai appris qu'il avait perdu son père récemment et que le groupe était pour lui une facon de "coper" avec la perte, franchement, je trouve la démarche saine et la situation très injuste. En même temps, je vais pas à ses sorties non plus... et je m'en veux un peu. Mais parce que je pense que si on était en tête à tête (sans connotation aucune), ben, comme on a pas grand chose en commun, on aurait vite rien à se dire. Ou si peu. Et ca, ca m'angoisse vraiment. Le silence. Le repas avalé vite fait pour achever le calvaire... Et bon je ne suis pas une sainte (même qu'il parait que j'ai l'air sexy au téléphone, whatever that means... Je te dis pas la déception en personne!) et je n'aspire pas à la béatification prochaine (vu qu'en plus en général, il est de bon ton d'être mort pour ce genre de truc), alors je fais rien dans ce cas. Mais je me sens un chouia coupable quand même. Et que si j'entend des saloperies sur son compte, je prendrai sa défense! Allez comprendre...
10:01 Publié dans A votre avis?, Futiles futilités???, Ma vie, mon oeuvre! | Lien permanent | Commentaires (2) | |
Commentaires
J'aime bcp ce texte et j'aime encore mieux t'entendre "dire" que toi, tu n'y as jamais pensé.
Gros bisou de Cornouailles !
Écrit par : F. | samedi, 15 janvier 2011
Répondre à ce commentaireC'est gentil :-)
Gros bisou lozanoix
Écrit par : presso | samedi, 15 janvier 2011
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