Vamos a la playa!

Ouais enfin pas dans n'importe quelle circonstance maintenant.

Car hier, j'ai (enfin!) terminé "Plage de Manaccora, 16h30" de mon héros, Philippe Jaenada!

Et oui, rien d'autre n'est venu perturber nos retrouvailles, je suis un peu déçue (parce que je pense que c'est un signe flagrant de la non existence de ma vie se*uelle vu que 2 des coupables étaient PAM et l'hm...)...

MAis j'ai pas regretté ma lecture! D'ailleurs pendant un temps, je ne pouvais plus lâcher le morceau tellement j'étais prise par l'action. J'Avais un peu peur d'un retournement final à la Musso/Lévy/van Cauwalert... mais non. Ouf! 2 sur 2, j'aurais eu du mal, je crois.

Juste une fine analyse de la psychologie humaine. Au point qu'on se demande si c'est du vécu ou pas? Parce que j'ai du mal à m'imaginer en pareille situation... En gros, un lieu de vacances idyllique qui devient un grand brasier. La fuite. Le vent traître. La nature humaine qui fait qu'on a pas toujours la grandeur d'âme que l'on pensait et qui disparait en sentant la morsure du feu...

Mais la force de Jaenada c'est une fois de plus d'alléger le tragique avec des moments vraiment désopilants... Chaque titre de chapitre met d'ailleurs l'accent, non sur le drame mais sur ces moments absurdes mais importants qui surgissent à l'esprit du "héros" au moment le plus inopportun alors qu'il se remémore le fil de sa vie, comme on est censé le faire quand on est sur le pas de la porte :

1. Arrivée
2. Départ
3. Les monstres couverts de mousse
4. Des larmes sur les bulots
5. Je veux de la viande!
6. La mort de la crevette du Sénégal
7. Le vieux tueur cacochyme
8. Tentative de record (permettez-moi de rajouter "grandiose!")
9. I like boobs (pas mal dans son genre aussi)
10. L'heure fixe
11. Voltaire contre le petit skieur
12. La méduse immortelle
13. Les chaussures brûlées
14. Retour

Rien qu'en y repensant, j'ai envie de rigoler. Et de culpabiliser parce que la situation est tragique...

Le pire, enfin le meilleur, c'est que le tout est raconté avec une grande finesse : autant les sentiments de panique, de ne pas être à la hauteur face à son fiston et d'horreur en imaginant voir les siens mourir atrocement tout en étant impuissant (parce qu'on va y passer en même temps ou presque), autant les moments cocasses qui surgissent de la mémoire enfumée sont racontés avec des mots justes, ni trop, ni pas assez. Franchement, un exercice réussi!

J'ai beaucoup aimé. Et malgré le sujet peu amène, je me sens nettement moins perturbée qu'après Le cosmonaute. Pourtant j'y ai vu 2-3 similitudes. Notament Oum, la femme de Voltaire le hréos, qui semble être une maniaque du ménage (du vécu aussi ou une fatalité féminine une fois mariée???)!

Bref ouais, j'enchaine direct sur un autre Jaenada avant de réfléchir à ma prochaine commande...

Bon allez, je vous laisse, je dois réfléchir intensément pour savoir si ce soir, le menu sera cuisse de poulet marinée ou cuisse de pintade grillée... Il y a de ces dilemmes parfois!