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mardi, 26 avril 2011

J'ai un problème

Ca va pas être drôle du tout, je vous préviens.

Je sais pas comment "dealer" avec le deuil... Enfin aussi et surtout avec les gens en deuil... même si ca a sûrement un lien avec mes peurs et moi, c'est évident. Avec mes problèmes lié à l'abandonite aigue peut-être?

Mais c'est bizarre, j'ai tellement l'impression de prononcer des paroles dérisoires, qui servent à rien, que j'ai l'impression que c'est vraiment indécent de les dire... du coup, j'ai peur, quoi.

Bref, souvent, j'ai tenté d'ignorer la chose. De facpn hyper maladroite. Tellement qu'après, je me sentais mal d'avoir "ignoré" le truc. Genre avec le mari de la membre cofondatrice du sush1 club... où j'ai tout fait par interposés... J'ai hyper culpabilisé ensuite. Pourtant, quand G. a perdu sa mère, dans des circonstances (probablement) similaires au drame qui secoue la famille de mon compatriote, là, j'ai fait ce qu'il fallait. Mais peut-être que la distance entre nous me facilitait les choses? Je l'avais appelé, on en a même reparlé ensuite quelques mois après quand on s'était vu à Paris.

Je sais pas pourquoi je suis comme ca? Autant ma mort ne me fait pas peur en tant que telle (enfin ca dépend comment mais ca, j'y pense pas trop en fait) à part en pensant à mes parents, à ma mère surtout qui aurait du mal à s'en remettre, c'est clair, autant j'ai beaucoup de mal à vivre même l'idée de perdre quelqu'un.

Peut-être à cause de la perte subite de l'HDMV? Chose annoncée au téléphone par son frère. Chose que je n'ai dite à personne (jusqu'à G. en 1999, à l'occasion de ce qui aurait du être les 30 ans de l'HDMV) (depuis je l'ai brièvement raconté à 3-4 personnes dont meilleure amie qui avait eu les larmes aux yeux en entendant le truc, ca m'avait beaucoup touchée). Dont je n'ai parlé longuement qu'avec son frère en me relevant dans la nuit pour lui parler tranquillement alors que j'étais chez mes parents et que les mobiles n'existaient pas encore ou avec l'ancêtre du "Chat", IRC. J'avais un ou 2 confidents qui ont eu droit au récit en direct live et qui avait aussi eu le récit de la dégradation préalable de nos relations. C'est un peu comme le blog, je suppose, ca m'avait fait du bien. Par contre, j'ai eu des notes catastrophiques cette session là. Enfin pas catastrophiques mais très limite. Et puis on se remet peu à peu, l'air de rien. C'est surprenant mais c'est comme ca.

Peut-être à cause de la facon dont ma mère m'a annoncé la mort de ma grand-mère? En me réveillant le matin, livide, les yeux rouges en me disant d'une voix blanche "Na***nette n'est plus" et en repartant aussi sec. Je sais plus exactement quand c'était mais je sais que c'était quand "Le cercle des poètes disparus" était sorti. Parce qu'évidemment ma mère avait fait le voyage. Et qu'elle avait vu le film avec mon cousin qui a un an de plus que moi. Elle avait beaucoup aimé et nous avait dit qu'il faudrait qu'on y aille. Ce que la frangine et moi avons fait l'été suivant à Paris, sur les Champs Elysées même. Of course nous en étions sorties bouleversées et inspirées : "Oh captain, my captain". J'étais même fière de dire à ma mère que j'avais beaucoup aimé. Probablement à cause de ca. Mais là, encore deuil à distance. Pas aidé par le fait que ma mère parle encore de ses parents au présent...

Seul deuil vécu en live : la mort de mon grand-père. Quand on était en vacances en France. En 1995. Grand regret : je sais plus pourquoi, la frangine et moi ne l'avions pas vu dans la première moitié des vacances... Mais ma mère si, ouf! Je me rappelle, on revenait de je sais plus où, on habitait chez ma tante à Paris, il y avait ma cousine, qui a 2 ans de moins que ma mère, c'est elle qui a pris le message qui disait que ca allait pas. Elle a rappelé et là on lui a dit que c'était fini. Ma mère s'est effondrée... Je sais pas ce qui m'a fait le plus de peine : perdre mon grand-père ou la voir comme ca. Bref, après départ dans le sud ouest pour l'enterrement. J'ai refusé de voir le corps même si tout le monde insistait. Moi je m'en souviens vivant. Je préfère. Je me souviens du malaise à l'église du minuscule village où la cérémonie a eu lieu, mon premier enterrement d'ailleurs (c'est comme pour les mariages, je suis jamais du bon (ou du mauvais?) coté de l'océan), les regards furibards du bedeau (?) qui chantait et disait tout ce qu'il fallait dire et qui était le seul... Bref une journée terrible et géniale à la fois. Les 2 soeurs de ma mère réunies. Car le mari de l'une n'était pas venu. Ca a détendu l'atmosphère. C'est là qu'on appris que ma cousine adorée attendait son premier enfant, mon petit cousin adoré que je rencontrais 3 ans plus tard (plus de grands-parents = nettement moins de raisons de faire le voyage mais depuis 1998, je fais les choses par moi même, c'est étrange mais j'ai besoin de venir (et d'aller à T0ulongue où ma mère ne remettra sans doute plus jamais les pieds...) et qui m'a fait fondre en me disant "je veux te porter" et en m'associant à T0ulongue en y débarquant l'année suivante et en demandant où j'étais... Chose que sa petite soeur a fait aussi 8-9 ans plus tard. Ooooooooooh, que voulez-vous, je fonds (même si la petiote est une vraie peste parfois!).

Pour ma grand-mère paternelle, il y a 2 ans, c'était différent. Je n'avais aucun atome crochu disons. Ca m'a fait plus de peine pour mon père et mon frère qu'en soi... Je suis un monstre. Mais, par son attitude ma grand-mère a "traumatisé" mon père, elle m'a empêchée d'avoir des contacts proches avec mon frère étant jeune, elle nous a considérer ma soeur et moi comme bonnes à marier et puis c'est tout. Je me souviens de la crise que j'ai piquée quand il était question qu'on passe plusieurs jours chez elle, ma soeur et moi. L'horreur. En même temps, elle n'avait plus toute sa tête, plus de mémoire pour le récent et, vu ce qui est arrivé à son autre fils et dont elle pouvait avoir des échos (pour les oublier assez vite ensuite mais quand même, à chaque fois, ca pouvait être un choc (enfin j'ose espérer qu'elle était relativement préservée dans sa maison de retraite mais les gens sont souvent méchants alors qui sait?), je pense que c'était pas plus mal...

Bref, tout ca pour dire que quand j'ai vu mon compatriote à son bureau, mes cheveux se sont hérissés. Que faire? Comme je pouvais ne pas l'avoir vu vu la configuration des bureaux, j'ai rien dit initialement, honte. J'avais un meeting, je suis pas allée à la pause café. Donc, en rentrant du lunch (enfin lui, moi je suis en train de manger mon sablé en guise de repas car j'ai oublié mon lassi!), je me suis dit "faut que tu fasses quelque chose". Dès que j'ai raccroché le téléphone (je parlais à ma mère), je me suis jetée sur lui en tendant la main et j'ai dit, tout en étant terrifiée avec des sueurs froides intérieures (non mais ridicule quoi!) : "Salut B0b, toutes mes sympath1es!". Il m'a remerciée d'être venue et d'avoir fait sans lui pour plusieurs trucs tout en disant que la vie était rude, avec son accent angl0 (ce qui m'a fait de la peine c'est qu'en anglais, "rude" c'est juste impoli...). Je lui ai demandé comment allaient ses enfants. Sur le pilote auto. Qu'ils avaient essayé d'aider de leur mieux leur mère (ca aussi, ca m'a serré le coeur. Faire tout ce que tu peux et constater que c'était pas assez, c'est terrible). Qu'ils avaient maintenant des décisions majeures à prendre sans elle. Qu'ils étaient forts. Tout à fait l'impression que j'avais eue mais j'ai pas osé le dire.

Je savais pas trop comment conclure, il causait rencontre avec les erre-hache alors j'ai dit que s'il avait besoin d'aide pour ici, qu'il hésite pas.

Bref, j'en suis pas encore tout à fait remise alors que ca va faire une heure que j'ai fait la chose. Je suis contente de l'avoir fait. Je pense que j'ai du paraitre un peu brusque. J'avoue, j'avais hâte d'en être débarassée...

Mais bon, je suppose que reconnaitre que j'ai un problème avec la chose et essayer de passer dessus, c'est un pas dans la bonne direction, non?

Sauf que je pense pas que je serais capable de le dire à voix haute tout ca. À qui que ce soit. Oh la la, je suis vraiment pas bien dans la tête pour certains trucs quand même...

14:02 Publié dans Flashbacks, Ma vie, mon oeuvre!, Tordue? Moi? Vous pensez? | Lien permanent | Commentaires (2) | |

Commentaires

Pourquoi tu fais un sondage si tu penses avoir toi-même la réponse ? C'est juste pour la valider, quoi qu'on dise ?...

Pour le deuil, je ne suis pas très au courant. Mais autour de moi, ma mère et mon petit-frère, sont dans une assoc d'accompagnement pour des personnes en fin de vie (ça s'appelle Tamar1x) et Amandine fait un mémoire sur le processus de deuil...). Tout ce que je sais et qui peut t'être utile, c'est qu'il y a des étapes dans un processus de deuil. Elles sont résumées là http://fr.wikipedia.org/wiki/Deuil#.C3.89tapes_du_deuil

Je trouve aussi que le fait que t'ais vécu une expérience presque similaire peut t'aider à parler avec ton compatriote.

Bise

Écrit par : F. | mardi, 26 avril 2011

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Le sondage, je voulais l'enlever! Je l'avais créé par boutade. Je l'enlève de ce pas, merci de me le rappeler (si j'y pense après avoir écrit ce com, c'est dire combien j'y pense ;-) ), je l'ai pas regardé une seule fois, j'avoue! Je sais que je suis pas folle, juste un peu (beaucoup) déstabilisée par moments... mais je pense que le fait que je me pose des questions aide justement, non?

Sinon, je pense que mon deuil est fait, ouf. Enfin, je pense que c'est quand j'ai pu en parler à G. que j'ai su que ça allait aller. Mais je sais pas comment l'aborder avec les autres. Il n'y a pas d'autres mots : j'ai peur!

Et puis, je peux imaginer ce que vit mon compatriote. Mais j'oserai jamais en parler avec lui sur ce plan... S'il prenait l'initiative, à la limite, j'en serai très étonnée (un homme, pas de la même génération, ça parle pas comme ça) car on est loin d'être intime. Mais je pense que ça me heurterait un peu quand même, ce serait hyper difficile pour moi. Surtout d'en parler sans sentir comme si je parlais de moi moi moi.

Menfin les chances sont infimes, ouf.

Écrit par : presso | mardi, 26 avril 2011

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