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mardi, 09 décembre 2008

Mais qu'allais-je donc faire dans cette galère?

Et oui, même à l'agonie, je sais encore montrer que j'ai des lettres! Trop fort non?

Qu'est-ce qui m'a pris d'aller bosser aujourd'hui??? Parce que là j'ai moins de voix qu'hier, j'ai dormi 4 heures, j'ai froid comme c'est pas permis (et à l'intérieur en plus, pas dehors par -12!) et j'ai mal à l'estomac depuis ce matin! Tout pour plaire quoi... Je sens que je vais achever mon supplice de bonne heure!

Hé dites quand je vous parlais Vian et de James Hyndman l'autre jour, ben là vous vous rappelez quand même, c'était il y a pas si longtemps, j'ai trouvé quelque chose d'ultra chouette! Il y a un lien vers le tout!!! Alors si vous voulez entendre la beeeeeeelle voix de James disant les beaaaaaaaux mots de Boris, allez ici (et cliquez ensuite sur le lien approprié), puis dégustez... Pensez à moi un peu, je peux pas l'écouter au boulot, sniiiiiif, ça ça me remonterait un peu mais non, pas possible!

Ah quand même, je voudrais pas crever avant de m'être rentrée pour m'alliter... Ouais bon ok je m'appelle pas Boris, pas la peine de remuer le fer dans la plaie... Quoique non j'aimerais pas qu'on m'appelle Boris, ou Borissette non plus! Et puis le coup de mourir à 39 ans ça me tente moyen aussi faut dire! non en fait je prendrais bien juste une petite portion de talent et d'imagination...

borisV.jpg
En attendant je veux ça sous mon sapin le 25 décembre!!!
Vi vi vi j'ai été sage (vous, je veux pas vous entendre!!!)
On dit pas je veux au Père Noël??? Ah bon??? J'exige ça va?

Alors vous savez quoi? Il parait que les chiens sont jaloux??? Ben voui c'est des autrichiens (en anglais des autridogs? wouf! Je suis malade je signale au cas où vous auriez pas capté vu que ça fait juste une semaine que je me plains et que je me traine) qui ont fait une étude à ce sujet! Quel scoop!!! Moi je l'ai vu la jalousie avec mon premier chien... quand on a recueilli un bref instant un petit chien perdu (sans collier) (mais il s'appelait pas Belle) (et moi pas Sébastien), oh la la mais notre toutou à nous qu'est-ce qu'il a pas fait comme crise, terrible, même après il nous en a voulu quelque temps, aucune pitié pour ce pauvre chiot perdu (qui a tout de même retrouvé sa famille, je vous rassure!). Bref j'aurais du écrire un article là dessus! Dans une grande revue scientifique, pas ici hein, parce que là on peut considérer que c'est fait! Je peux vous sortir un paragraphe de méthodologie etc. J'ai déjà écrit un article scientifique en vrai, si si si, publié dans une revue scientifique prestigieuse, mais oui mais oui! Bon on répètera pas que la première version de mon article a été rejetée ignominieusement par une revue encore plus prestigious sous le faux prétexte qu'elle n'apportait rien à l'avancement de la science (plus vexée que moi, tu meurs!), apparemment il y avait des histoires avec mes co-auteurs (même si c'est moi qui ai tout écrit tout testé tout travaillé mais ça c'est un autre sujet!) et des gens de la so prestigious revue. Mes co-auteurs en ont élégamment conclu que les lecteurs n'y avaient rien, que c'était trop haut pour leur capacité, qu'ils ne voyaient pas la modernité même quand elle leur était offerte sur un plateau, etc. et comme je dois dire la version du génie incompris ne me déplait pas, j'ai acquiescé! Et refait une version plus punchée pour l'autre revue moins prestigious mais plus pratique (non pas genre Coup de pouce ou Elle), bref si ça se trouve des étudiants me citent maintenant dans leurs sources, la seucla moi je dis. Et puis petit éditorial tant qu'on y est, même dans les so prestigious revues j'ai vu des choses qui n'apportaient pas grand chose à l'avancement de la science (et au moins moi j'ai de splendides photos prise au microscope à je sais plus quoi, na!) et j'ai rien dit du tout à part peut-être "Tout ça pour ça? Zavez pensé à l'honneur des arbres morts au champ d'honneur pour publier ce tissu d'âneries et de clichés éculés?"... Ah mais peut-être que j'aurais du écrire aux éditeurs, là ils auraient connu mon nom direct, ils auraient rejeté mon article soit, mais là ça aurait eu plus de panache que de penser mon dirlo s'entendait pas avec machin pour des raisons obscures (du genre la femme du second est devenu celle du premier, ce qui a contrarié le second! Ah mais oui même dans la recherche scientifique on a droit à Dallas et ER réunis faut pas croire.

J'attends encore la série "Lab rats" (titre breveté, n'y pensez même pas!!!), du sexe de la violence de la sueur de la matière grise (contenue la plupart du temps dans une boite cranienne, on est pas dans CSI) des beaux chercheurs sexy musclés et à lunettes (la réalité rattrappe la fiction, on va accorder les lunettes pour faire monter d'un cran la tension sexuelle à la faveur du grignotement intempestifs d'une branche (toujours la même, attention si c'est la droite, c'est qu'il en est, si c'est la gauche, c'est qu'il attend une subvention et est donc dispon pour un coït vite fait, si c'est la gauche et la droite (alternativement, sinon c'est juste ridicule, vous imaginez le potentiel érotique d'un homme avec 2 branches de lunettes dans la bouche en même temps??? Menfin on peut voir ça si c'est 2 paires de lunettes différentes, aha, imaginez "regarde comme je mordille bien ta branche de lunette (la droite? la gauche?), imagine ce que je pourrais te faire à toi!" Brrrrrrrr j'en frissonne déjà (à moins que ce ne soit la fièvre!)), ben là c'est flou, mystérieux, suite au prochain épisode! Un épisode sur les lunettes, l'autre sur la blouse de labo, dépoitraillé ou pas, chaine en or ou pas ou le débat universel, poil ou pas poil! Ensuite on peut parler du potentiel d'une partie de jambes en l'air sous la hotte... Tous mes fantasmes les plus fous réunis en une seule série!!! Of course c'est bibi qui fait passer les auditions....

Étrange je me suis sentie moins malade l'espace d'un instant...

lundi, 08 décembre 2008

Grandiose...

Ouf! Tout à l'heure j'ai entendu à la radio James Hyndman, comédien génial (qui a joué dans Le coeur a ses raisons, pour un repère qui dira peut-être quelque chose du coté européen) (ce type a vraiment une voix suberbe, du coup il fait plein de voix off dans des pubs!) (à coté de qui j'étais assise pour voir Babel au festival du Nouveau Cinéma il y a 2-3 ans, le pauvre il est très grand, du genre BFC a l'air d'un galopin à coté, et il avait les genoux sous le menton, puis plus récemment il était juste derrière moi au festival du Nouveau Cinéma de cette année, pour voir "Entre les murs", et je l'ai aussi croisé au moins une fois dans la rue, au coin St-Denis et MontRoyal, bref lui et moi c'est une grande histoire) (son seul défaut c'est qu'il est né à Bonn!), lire un poème d'un de mes héros, Boris Vian, mais ça vous le savez déjà, "Je voudrais pas crever", et c'était grandiose, il n'y a pas d'autre mot possible!!! Dans un crescendo fort, contrôlé, bref je suis sans mot (en plus d'être sans voix!), tant pour l'oeuvre que pour l'interprètation... Ça m'en a même coupé le souffle!

Déjà le texte tout seul est fort, très fort, surtout quand on sait que Boris Vian avait la certitude de mourir avant 40 ans et qu'il est finalement mort à 39 ans!

Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs !!! C'est possible ça??? Je demande à voir ;-)
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes C'est le cas de le dire pour la prestation des Têtes Raides au concert de soutien à Ségolène! À voir plus bas...
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

 

Bon j'ai cherché les Têtes Radides sur ce texte et tout ce que j'ai trouvé c'est ceci, contexte un peu particulier, mais je trouve que cette chanson transcende les tirailleries politicardes, non?

Ça commence avec la chanson à environ 2'55''.

 

Après ils ont passé "Quand j'aurai du vent dans la tête" chanté par Serge Reggiani (avec les 4 premières lignes du Pater Noster de Jacques Prévert!!! Ça aussi c'est assez fort...) mais j'ai trouvé nul part en écoute, pas faute d'avoir cherché (je n'ai que ça à faire en plus)... Alors faites comme moi, achetez la chanson en ligne et régalez vous! Par contre on voit encore que ce pauvre Boris a cruellement conscience du temps qui passe...

Je dédicace le tout à BFC, qui a si peur de vieillir, heureusement qu'il ne comprend pas bien le français (parce que là même moi il y a des mots que je pige pas...), je suis pas sûre qu'il apprécierait ma touchante attention ;-)

Quand j'aurai du vent dans mon crâne
Quand j'aurai du vert sur mes osses
P'tet qu'on croira que je ricane
Mais ça sera une impression fosse
Car il me manquera
Mon élément plastique
Plastique tique tique

Qu'auront bouffé les rats
Ma paire de bidules
Mes mollets mes rotules
Mes cuisses et mon cule
Sur quoi je m'asseyois
Mes cheveux mes fistules
Mes jolis yeux cérules
Mes couvre-mandibules
Dont je vous pourléchois
Vu comme ça, bon appétit!
Mon nez considérable
Mon coeur mon foie mon râble
Tous ces riens admirables
Qui m'ont fait apprécier
Des ducs et des duchesses
Des papes des papesses
Des abbés des ânesses
Et des gens du métier
Et puis je n'aurai plus
Ce phosphore un peu mou
Cerveau qui me servit
A me prévoir sans vie
Les osses tout verts, le crâne venteux
Ah comme j'ai mal de devenir vieux.

 

Ah et puis je vous colle aussi Pater Noster de Jacques Prévert, on fait dans la poésie ce soir!

Notre Père qui êtes au cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie

Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l’Ourcq (là où habite mon cousin favori!)
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-mêmes d’être de telles merveilles
Et qui n’osent se l’avouer
Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde

Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs
reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des
canons.


Jacques Prévert, Paroles (1945)

C'est beau tout ça, non???