À bas le renforcement positif

Autant je sais que n'étant pas (toujours) très très sûre de moi (peu importe le niveau dont on cause) (nan mais quand même il y a 2-3 domaines où je suis au contraire très confiante, limite trop même : les entrevues, un autre que je ne saurais pas trop comment décrire et un dernier que je n'énoncerai pas car la morale le réprouve et qu'on va dire que je me la pète en plus), j'aime bien qu'on me dise des choses sympatoches qui vont me rassurer, autant j'aime pas qu'on se foute de ma gueule et qu'à la limite on me traite comme un enfant de 2 ans qui a fait pipi dans le pot. Ça me tape même prodigieusement sur les nerfs.

Exemple exemplaire s'il en est : l'hm! Alors oui, bien sûr, c'est agréable d'entendre répéter ad nauseam que je suis belle, etc. Sauf qu'à force, on finit quand même par se demander si c'est pas une méthode destinée à couper court sur les préliminaires (déjà succincts) (si j'ose dire), façon le corbeau et le renard sauf que là il ne s'agit pas de lâcher un fromage... enfin bon! Les autres compliments courants, pour ne pas dire constants (et saoulants), du genre "j'aime ta ch*tte" et autres variantes autour d'un même thème sont plus difficiles interpréter vu qu'on se demande ce qu'il peut bien vouloir de plus rendu à ce stade là... Ah si, tiens, je vois. Là, étrangement, comme une impression qu'il le pense vraiment, en plus, gé-ni-al! 

Bon, et le reste du temps, c'était du genre qu'est-ce que tu es intelligente, culturée, avec des goûts hors de l'ordinaire (juste parce que je sors des ornières Lavilliers et Cabrel, faut pas se leurrer, même si j'aimerais que ce soit vrai...), qui fait bien la cuisine en plus... Alors bon, c'est peut-être gentil et désintéressé (parce que de toute façon je n'étais pas avare en (excellents) conseils de toute sorte, compliments ou pas compliments) (et que j'aime bien faire la cuisine et, en général, en mettre plein la vue!), mais bon je n'accorde pas grand poids à son avis... pour une raison pas très sympa mais qui est que je le trouve "limité" sur certains plans donc mal placé pour me juger ;-)

Mais j'en suis venue à ces réflexions en repensant à Totem, le dernier spectacle du Cirque du Soleil. À chaque fois , je suis exaspérée par ces gens qui applaudissent à tout rompre au moindre lever de jambes. Parce que moi ça me déconcentre pendant et parce que, quand vient le moment vraiment spectaculaire, il passe dans le beurre vu qu'on fait plus trop la différence entre le moment du lever de jambes et le moment critique. Je peux pas croire que ces applaudissements "obligés" fassent plaisir aux artistes?!?!?! Et surtout parce que pour moi, applaudir ça ne devrait venir que comme une manifestation bruyante d'un état d'intense satisfaction qui ne trouve pas d'autres exutoires et ne pas juste être une convention sociale qui dit ben faut applaudir sinon les pauvres zartistes se sentent pas aimés. Je suis allée voir des choses pour lesquelles je n'avais aucune envie d'applaudir, à part peut-être en sentant que la fin était proche, comme un cheval qui sent qu'on rentre à l'écurie. Je veux bien le faire poliment à la fin, histoire de dire "bel effort mais c'est pas ça", sauf que bien sûr, ce sera immanquablement suivi 9 fois sur 10 par une ovation debout générale, délirante et artificielle, aussi vite partie qu'elle est venue, mais qui m'aura obligée à me lever également, histoire de ne pas me retrouver le nez au niveau du postérieur de la rangée du devant...

Je lisais ceci de Steve Proulx, chroniqueur à Voir que j'aime bien, et c'est tout à fait ça! On peut même plus dire "j'aime pas" parce que c'est "pas gentil" (d'ailleurs il n'y a qu'à voir le tollé que fait une critique resto négative dans le même Voir! C'est très rare mais quand ça arrivent les réactions sont violentes). D'ailleurs, dans la foulée, on va pouvoir avoir son bouton "J'aime", façon FB, pour chaque note. Moi, je voudrais un "J'aime pas" aussi. Et un "bof". Je préfère un "j'aime pas" à l'indifférence totale! Ou un truc rigolo façon massili (si tu me permets!) :

J'aime bien me creuser la tête à savoir est-ce que j'utilise l'un ou l'autre!

En même temps, à bien y penser, on peut pas dire que je lui ai beaucoup passé la pommade à l'hm... d'un bout à l'autre. Au moins, on pourra pas me dire que je suis hypocrite! Et, à part les moments "critiques" où il réclamait des commentaires de ma part (peu inspirée la plupart du temps, je me contentais souvent de régurgiter ce qu'il me suggérait pour le moins ardemment (puisque j'avais déjà fait la sourde oreille 2-3 fois)), élogieux cela va sans dire, même si ça me demandait parfois de l'imagination... ben je lui en ai sortis 2-3 fois. Mais sincères, hein! LA plupart du temps, quand il me parlait de sa jeunesse avant de venir à Montréal. J'aimais bien. Et c'est dans ces moments là, où j'étais souvent agréablement surprise, que je me demandais si je n'étais pas un peu duraille avec lui, s'il n'y avait pas vaguement de l'espoir quelque part.